La Croix Bleue des Arméniens de France, association laïque de la loi 1901, créée en 1928 et reconnue d’utilité publique depuis 1986, couvre plusieurs domaines d’activités dont les deux principaux sont :

  • l’humanitaire et le social 
  • l’éducatif et le culturel

L’organisation de séjours de vacances dans son centre de Bellefontaine (Jura), acquis et rénové grâce à la générosité de la communauté arménienne en 1954-1956, puis agrandi et réaménagé grâce à des subventions publiques entre 1974 et 1991 a permis, et permet encore à l’association de réaliser ses deux objectifs prioritaires : l’éducatif et le social.

L’objectif social, essentiel à l’origine, à savoir offrir des vacances à des enfants issus de familles défavorisées, a progressivement cédé la place à l’objectif éducatif et culturel de l’association même si cette dernière prend toujours en compte les besoins des familles nécessiteuses.

Les enfants âgés de 7 à 14 ans, issus généralement de familles d’origine arménienne viennent pour leur majorité de France et plus particulièrement d’Ile de France ou des régions Rhône-Alpes et PACA. Des enfants sont également accueillis de l’étranger : USA, Canada, Suisse, Italie, Moyen-Orient, Serbie, Ukraine (Tchernobyl), Arménie…

La plupart des familles choisissent la colonie de la C.B.A.F. car elle apporte à leurs enfants la possibilité de ce brassage interrégional, voire international qui leur permet de prendre conscience de la réalité de la diaspora arménienne. Des liens amicaux, parfois très forts, se créent et perdurent chez nombre d’entre eux, se poursuivant le reste de l’année et même après les « années colo ».

D’autre part, la vie collective à la colonie permet à l’enfant ou à l’adolescent d’appréhender la vie quotidienne d’une manière différente de celle qu’il connaît habituellement chez lui ou à l’école, de s’y adapter (repas, sommeil, loisirs, activités) et d’y développer son autonomie et son sens des responsabilités.

Enfin, dans un environnement différent, il satisfait des besoins essentiels tels que la détente, la communication et l’échange et s’y épanouit tant sur un plan personnel (culturel, affectif, physique) que sur un plan collectif.

  1. Epanouissement de l’enfant dans sa double (voire multiple) identité

L’origine commune de la plupart des jeunes doit être prise en compte dans l’organisation de certaines activités de la colonie.

La référence à ces racines doit constituer pour eux un moyen de connaissance et d’ancrage favorisant leur épanouissement et leur enrichissement individuel. Elle ne doit en aucun cas constituer un facteur de repli communautaire, mais au contraire de stabilité, d’ouverture et de développement de l’esprit de citoyenneté dans le pays qui a accueilli leurs parents ou l’un de leurs ancêtres. En outre, cette attitude facilite l’intégration des enfants issus de familles récemment immigrées.

La langue et la culture arménienne doivent donc imprégner la vie de la colonie mais de manière naturelle et ludique et ne doivent en aucun cas constituer la référence unique. Elles peuvent au contraire servir d’éléments à une approche identitaire multiculturelle qui facilite l’ouverture et l’esprit de tolérance.

  1. Développement physique, psychologique et culturel de l’enfant

Le centre de Bellefontaine de par sa localisation et par l’environnement exceptionnel (air pur, silence, riche flore), l’espace dont il bénéficie, offre un cadre de vie différent à des enfants venant surtout de régions urbaines.

Il permet la découverte du milieu montagnard rural, de sa richesse et de ses particularités, dont il faut progressivement faire prendre conscience à l’enfant en sollicitant son esprit d’observation, d’analyse et de réflexion.

De plus, les infrastructures sportives de la colonie (terrain de sport aménagés, grande salle de jeux) et de la région (sentiers balisés de randonnées, pistes de ski l’hiver) offrent la possibilité d’organiser de nombreuses activités permettant non seulement le développement physique de l’enfant, dans le respect de son rythme et de ses capacités propres, mais également son accession à une meilleure maîtrise de son corps et de l’espace ainsi que le respect des règles de comportement collectif. Des activités spécifiques peuvent être organisées et proposées à la tranche d’âge supérieure des 14-15 ans.

Enfin, la colonie est également le lieu privilégié où le jeune peut librement développer son sens de la créativité et ses capacités d’expression lui permettant de construire progressivement sa personnalité et son autonomie.

  1. Apprentissage des règles et des devoirs de vie en collectivité

Ces règles ne peuvent se dissocier des notions de respect et de consentement.

Le respect doit être le fondement de la relation de l’enfant avec toutes les composantes de la colonie :

  • le respect des locaux et du matériel mis à sa disposition (constamment rénové et renouvelé par l’association).
  • le respect de l’environnement naturel et humain que l’enfant doit apprendre à mieux connaître dans ses besoins et ses spécificités.
  • le respect de l’autre, essentiel et vital dans un centre dont la capacité d’accueil est importante (144 enfants, plus le personnel d’encadrement et de service).

Il ne peut se mettre en place que par l’écoute réciproque, le sens du dialogue et de la solidarité entre tous (colons – encadrement – technique).

Il est bien évident que de telles valeurs nécessitant un réel sens des responsabilités, ne peuvent être appliquées par la contrainte mais par l’acceptation de chacun. C’est pourquoi il est souhaitable que les règles de base qu’elles impliquent soient définies avec le groupe et que leur non-respect soit l’occasion de les redéfinir et de les repréciser.

Une attitude ferme et constructive à cet égard est vivement conseillée afin de donner aux enfants et aux adolescents des repères sécurisants.

Le centre de Bellefontaine doit participer à l’éducation du jeune qui lui est confié.

Pour cela, il doit permettre par son fonctionnement :

  • de favoriser son épanouissement personnel, tant physique que psychologique, tant affectif qu’intellectuel et culturel.
  • de développer son « esprit citoyen » par la prise de conscience des implications de la vie collective, prélude à la vie sociale, et des notions de droits et de devoirs de chacun.

L’équipe d’encadrement doit à ce titre tout mettre en œuvre pour répondre aux choix, aux besoins et aux aspirations du jeune dans le cadre du respect collectif.