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Lettre au Ministre de l’Education Nationale : Arménien au Baccalauréat

Ministère de l’Education Nationale

Hôtel de Rochechouart

110 rue de Grenelle

75007 PARIS

 

A l’attention de M. Jean-Michel BLANQUER

Ministre de l’Education Nationale

 

Monsieur le Ministre,

 

Le souci de la transmission de l’héritage linguistique, historique et culturel arménien a été pour la Croix Bleue des Arméniens de France, dès sa création  en 1928, l’un de ses principaux objectifs

 

C’est dans ce but qu’elle a mis en place, partout où elle s’implantait, jusqu’à 20 écoles  hebdomadaires où des générations de jeunes se sont succédé et ont appris la richesse de la langue et de leur culture d’origine. Des milliers d’élèves qui sont devenus des citoyens responsables , conscients de leurs racines et de leur avenir dans ce pays d’accueil que fut la France, au lendemain du génocide de 1915.

 

C’est avec une grande satisfaction, après des années de démarches, que nous avons enfin  obtenu en 1986 la reconnaissance par votre ministère, du travail éducatif mené par notre association, en obtenant l’autorisation pour nos élèves de passer l’arménien au baccalauréat, non seulement en option mais en langue vivante obligatoire et de délivrer des notes et appréciations pouvant être prises en compte par les examinateurs.

 

Aujourd’hui, les nouvelles conditions des épreuves de langue du BAC annihilent ces années d’efforts pour la préservation et la transmission de notre langue d’origine.

 

Seuls les élèves du lycée Hamaskaïne de Marseille pourraient désormais remplir les conditions requises pour présenter l’arménien au BAC. Sont exclus de ce processus les élèves fréquentant les cours  hebdomadaires d’associations  comme la nôtre, assurés par des professeurs compétents

 

 

 

 

Sachez qu’aujourd’hui encore plus de 300 élèves choisissent l’arménien au baccalauréat ….

 

Certes, l’examen  ne doit pas être la seule motivation pour ces jeunes d’apprendre ou de  se perfectionner en arménien .Cependant, la possibilité d’y  présenter leur langue d’origine constitue pour eux une reconnaissance et une valorisation  de leur identité en même temps qu’une  forme  de  récompense pour toutes ces  heures  d’études,  suivies en  dehors de leur temps scolaire, et ce, pendant des années.

 

En outre, la connaissance approfondie d’une langue constitue un plus pour leur avenir professionnel dans le cadre des échanges internationaux.

 

Aujourd’hui, nos élèves, comme  leurs parents  et  nous-mêmes, sont  désemparés car aucune consigne précise ne semble avoir été donnée pour eux et qu’ils se trouvent soudain privés de leur volonté, conçu de longue date, de présenter l’arménien au BAC.

 

Monsieur le Ministre, nous vous prions d’apporter une attention toute particulière à ce problème et de trouver avec les associations et les enseignants d’arménien de l’INALCO une solution  alternative.

 

Comptant sur votre compréhension et votre soutien, nous vous prions d’agréer, monsieur le Ministre, l’expression de notre profond  respect.

 

 

 

 

 

 

                                                                                  Croix Bleue des Arméniens de France

                                                                                  Conseil d’Administration