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LE DROIT DES FEMMES, UNE LUTTE DE CHAQUE INSTANT

LE DROIT DES FEMMES, UNE LUTTE DE CHAQUE INSTANT

 

Article paru dans le magazine France-Arménie du mois de Mars 2020 (www.france-armenie.fr)

 

 

Qu’elles viennent d’Arménie comme Sona Ghazarian, d’Artsakh comme Anush Ghavalyan, ou de Diaspora comme les femmes du HOM qui
œuvrent au sein de l’ONU, on peut dire que les femmes arméniennes engagées du 21e siècle sont loin des stéréotypes où la société patriarcale arménienne a voulu les confiner. Elles puisent leurs engagements et leurs déterminations sans doute dans l’histoire de leurs aînées, les députées de la première République indépendante de 1918 ou chez Serpouhi Dussap, mais elles sont aussi résolument modernes dans leurs engagements féministes pour l’égalité des droits et la lutte contre les discriminations qui leur sont faites. A l’occasion de la Journée de la femme 2020 du 8 mars, nous vous proposons quatre portraits qui montrent que même sur ces questions, la société arménienne évolue;

 

Les femmes arméniennes présentes à l’ONU

 

Depuis 1970, le HOM (Hay Oknoutian Mioutioun), qui regroupe les Croix de secours arméniennes dont la Croix Bleue des Arméniens de France, travaille avec les Nations unies sur les droits des femmes au sein de l’ECOSOC (Commission économique et sociale) depuis le 28 mai 1998, date symbolique du 80e anniversaire de la première république d’Arménie.

 

Le HOM ou Armenian Relief Society en anglais, est présent dans différentes commissions grâce au travail de son bureau permanent de New York et bien sûr grâce au travail mené en diaspora par les Croix de secours. Ainsi, en 1995, la Croix Bleue des Arméniens de France participait à la 4e conférence internationale sur les femmes à Pékin. En présence d’Aung San Suu Kyi, Hilary Clinton, Mère Térésa ou encore Jane Fonda, cette conférence mettait en évidence 12 domaines clés dans lesquels une action urgente devait être menée pour l’égalité des sexes (voir encadré). Depuis, les conférences examinent les avancées de l’autonomisation des femmes, les violences qui leur sont faites, leur situation en tant que premières victimes des conflits, mais aussi la lutte contre la pauvreté, l’enseignement des filles et depuis 2000, les actions pour les femmes dans le cadre du développement durable à l’horizon 2030.
Cette année, la Commission sur le statut de la femme (CSW), dont le président du bureau sera pour la première fois Mher Margaryan, ambassadeur d’Arménie à l’ONU, aura lieu du 8 au 20 mars, et fera un point sur les avancées réalisées 25 ans après la 4e conférence de Pékin et l’adoption de sa Déclaration.
La CSW rassemble chaque année près de 12 000 personnes à l’ONU. Elles représentent des gouvernements mais aussi des ONG membres de l’ECOSOC. Celles-ci organisent, en dehors des assemblées générales, des panels de discussions. Dans ce cadre, le HOM organise également des panels de discussions dans l’enceinte de l’ONU où il accueille près de 200 personnes. Cette 64e conférence aura lieu le 10 mars sur le
thème «Bâtir des communautés résilientes». Animée par sa présidente, le Dr Nyree Derderian et ses membres permanentes de New York, elle permettra d’échanger sur ces femmes qui s’accomplissent malgré l’adversité et sur des solutions réalistes à mettre en place.

 

Il faut rappeler que le HOM est une ONG qui rassemble environ 15 000 membres dans le monde, essentiellement des femmes, ce qui en fait une des associations féminines les plus importantes. Grâce à son travail au niveau international, ses entités apportent non seulement un soutien moral mais une aide physique et matérielle. En Arménie, le HOM a inauguré il y a plus de 20 ans le centre médical et la maternité « La Mère et l’Enfant » à Akhourian (Gumri) où les femmes sont suivies gratuitement pendant leur grossesse, où le suivi pédiatrique et
gynécologique en fait un centre de référence dans la région, où la lutte contre les avortements sélectifs et les violences domestiques sont des préoccupations quotidiennes. A Erevan, un atelier de couture a été inauguré en 2018, lieu où des femmes, réfugiées de Syrie pour beaucoup, peuvent vivre de leur travail, et bientôt, l’ouverture d’un centre dédié aux femmes victimes de violences. A travers le monde, ce sont des dispensaires, des maisons de retraites, des colonies de vacances… où l’égalité entre filles et garçons, entre hommes et femmes sont le maître
mot.
Le HOM est également présent à l’ONU avec son bureau de Genève qui mène un travail au sein des commissions onusiennes.
En conséquence, même si la situation mondiale de la femme s’améliore, il y a encore un long chemin à parcourir.
Mais la motivation des membres du HOM n’a jamais diminué depuis sa création il y a 110 ans, toujours «Avec le peuple, pour le peuple».

 

 

Les objectifs du programme d’action de Pékin, 1995
• Les femmes et la pauvreté
• L’éducation et la formation des femmes
• Les femmes et la santé
• Les violences à l’égard des femmes
• Les femmes et les conflits armés
• Les femmes et l’économie
• Les femmes et la prise de décision
• Les mécanismes institutionnels chargés de favoriser
la promotion de la femme
• Les droits fondamentaux de la femme
• Les femmes et les médias
• Les femmes et l’environnement
• La petite fille.